Le marché de la cosmétique bio est en plein boom et certains grands groupes l’ont bien compris et ne veulent pas passer à côté d’un marché florissant. Florissant à quel point? Quel en a été le point de départ? Quelles en sont les conséquences? On peut dire que l’engouement pour les cosmétiques bio a eu plusieurs origines:
- le reportage d’envoyé spécial en 2005 que je vous invite à revoir plus bas;
- l’article dans UFC Que Choisir sur les gels douches conventionnels;
- le guide Cosmetox de Greenpeace;
- le livre de Rita Stiens « la vérité sur les cosmétiques ».
A partir de là, les consommateurs se sont posés des questions sur les dangers potentiels des substances chimiques et synthétiques présentes dans les cosmétiques traditionnels.
Depuis on ne compte plus les livres sur le sujet:
- le livre de Rita Stiens La vérité sur les cosmétiques naturels;
- Le guide des cosmétiques bio (d’Eve Demange et Anne ghesquière);
- Achetons de la cosmétique bio (d’Eve Demange et Anne ghesquière) qui sont à l’origine du site femininbio.com et bien d’autres…
Florissant à quel point?
Alors qu’en 2005, la cosmétique bio ne représentait que 1% dans les ventes de cosmétiques en général puis 2% en 2007, certains analystes prévoient que dans cinq ans les cosmétiques bio pourraient représenter 30% du marché des cosmétiques. Les ventes ont d’ailleurs progressé de 40% en 2005 tout comme en 2006, année où le CA était proche des 150 millions d’euros.
De plus en plus de femmes ont pris conscience qu’utiliser des cosmétiques bio c’était déjà prendre soin de soi et de sa santé mais que cela participait également à la protection de l’environnement. Selon une enquête TNS Sofres – Plante System menée en 2006 auprès de 897 femmes de 25 ans et , 43% des femmes se disaient prêtes à utiliser un produit certifié bio en remplacement de leur produit habituel. De même dans l’Enquête menée dans le cadre de la rédaction du livre le guide des cosmétiques bio, sur 400 femmes de 20 ans, 9/10 se déclarent séduites après les avoir testés.
La france est le pays où a eu lieu le plus grand nombre de lancements: 270 nouvelles références en 2006, plus de 350 au cours des huit premiers mois de l’année 2007. Un chiffre qui se situe juste au-dessous de celui des Etats-Unis, qui ont vu 380 lancements.
La France est le pays européen qui connaît la plus forte augmentation de la consommation de cosmétiques naturels et bio. Les produits de soins de la peau sont les plus dynamiques du secteur de la beauté naturelle, avec 80% des lancements. Les produits de beauté naturels pour homme et pour bébé sont également en pleine expansion. En revanche, la France serait en retard en ce qui concerne le maquillage bio, qui est déjà une grande tendance au Royaume-Uni. La prochaine étape sera le développement de produits cosmétiques équitables et bio, avec l’arrivée de grands acteurs sur ce marché même si certaines marques sont déjà présentes sur ce secteur
Les conséquences d’un tel essor
D’un côté les marques de cosmétiques conventionnelles ont bien compris que la cosmétique bio n’était pas une mode mais bien une autre façon de consommer et ne veulent pas passer à côté de cette évolution du marché. De l’autre côté, devant une croissance à deux chiffres, si elles veulent continuer à se développer en France et à l’international, les marques de cosmétiques bio qui sont en général de petites structures, doivent trouver les moyens financiers.
On assiste donc depuis ces derniers années:
- au lancement par les marques conventionnelles de leur propre gamme bio certifiée ecocert ou un repositionnement de leur gamme (sans paraben, sans phenoxyéthonol,..): Nuxe (NuxeBio Beauté), Origins (Origins Organics), L’occitane (ligne tomate et olive), Olivier & Co (gamme de à l’huile d’olive), Carrefour (carrefour bio), le coiffeur-visagiste St Algue (shampoings bio), L’oréal (sur le site CCB avec bioexigence et la gamme ushuai bio) Yves Rocher (culture bio). Sephora (Green connection) Marionnaud (Marionnaud bio) et Caudalie qui a retravaillé ses produits sans paraben (Le tout est de savoir par quel autre conservateur est remplacé le paraben?)
- au rachat par les industriels de la cosmétique conventionnelle de marques de cosmétiques bio déjà bien implantées: L’oréal et Sanoflore , Clarins et Kibio, Estee Lauder et la marque Ojon, Yves Rocher et Terre d’oc, L’occitane et Melvita, rachat par l’oréal de la marque YSL beauté( la marque de cosmétique bio Care de Stella Mc Cartney fait partie de YSL beauté)
- à l’arrivée de stands dédiés à la cosmétique bio chez les grands distributeurs: Phyt’s, Sanoflore, Thémis et Natessance chez Nocibé, Juice Beauty, Vegeticals, Care de Stella Mc Cartney Chez Sephora.